Créations

Danseuses

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Il y a quelques années, j’ai mis de côté la céramique utilitaire pour expérimenter la sculpture. Le cirque est devenu mon thème de prédilection. Acrobate sur une main, contorsionniste, jeune fille évoluant dans un cerceau, j’ai joué avec l’équilibre, le maintien, la rigueur des positions, la précision du geste. Mes personnages sont tout en finesse, les visages détaillés, les costumes colorés. Comme le monde du spectacle, le travail céramique est en constante évolution. Pour partir à la recherche de l’expression du mouvement, j’ai bifurqué tout naturellement vers le domaine de la danse. Les corps ont gagné en simplicité, les formes sont plus fluides, les visages sont juste représentés, et j’ai choisi le grès blanc pour ajouter une certaine pureté de ligne et de couleur. Le travail que je présente ici est tout en virevoltes et en pas chassés. Mes danseuses, mi stylisées, mi figuratives, valsent et font tourner leurs robes gracieusement. Elles sautent dans le vent, ou flottent dans les brises du matin, elles font résonner l’argile comme un tango argentin ou nous font entendre les sons lointains d’une danse orientale.

Acrobates

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La vie, pour moi, ressemble bien à une scène de cirque; et cette comparaison peut tout à fait être appliquée au travail de la terre : on y tourne en rond, on exécute des figures difficiles, on tombe, on se blesse… Et puis on recommence, on remonte sur le fil ou sur le trapèze, on replonge les mains dans l’argile… le numéro et la sculpture doivent être parfaits !

Le mot « acrobate » vient du grec. Il signifie « celui qui marche sur la pointe des pieds ». Pour atteindre cet équilibre parfait, il faut entraîner son corps, mais aussi son esprit. Et pour travailler la terre, l’équilibre intérieur est tout aussi important, et tout aussi difficile à acquérir, comme dans la vie. Il s’obtient par le contact avec les autres, par l’ouverture d’esprit, par sa propre discipline.

Les sculptures que je présente portent en elles toutes les formes de l’équilibre. C’est dans ces acrobaties que j’exprime ma recherche intérieure, mes joies, mes peines, mes propres quêtes.

J’ai décidé de former des couples d’acrobates, dont une partie est représentée par un personnage très détaillé, alors que l’autre reflète uniquement le mouvement, le geste, l’élan, en ne tenant plus compte des détails, des costumes, des visages. C’est un moyen pour moi d’apprendre, encore et toujours, à revenir à l’essentiel.

Au fil des années, peut-être deviendrons-nous ces êtres équilibrés, au dedans comme au dehors, dont l’âme est en paix. Alors, nous pourrons nous aussi exécuter toutes les acrobaties, créer toutes les sculptures, tels des Artistes.